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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

En attendant Bojangles / Olivier Bourdeaut.- Finitude, 2016

Publié le 11 Juillet 2016 in Romans, Famille, Amour

En attendant  Bojangles / Olivier Bourdeaut.- Finitude, 2016

Un roman court et complètement loufoque… qui rappelle l’énergie que l’on pouvait trouver dans l’Ecume des jours de Boris Vian.

L’histoire d’une famille racontée par le biais du regard d’un petit garçon qui découvre le monde sans nos filtres habituels… Lui en possèdent d’autres, amenés par ses parents pour qui la vie est une fête perpétuelle. Un regard sur la vie très naïf, dans lequel la réalité du quotidien correspond à d’autres codes bien plus fantaisistes.

Normal donc, de voir ses parents danser follement dans le salon à la moindre occasion, de voir le courrier s’amonceler dans l’entrée sans jamais être ouvert, de fréquenter l’extravagance des amis reçus à tour de bras, de partir en vacances à la moindre envie ou d’avoir une maman qui change de prénom tous les jours…et même d’avoir un oiseau exotique comme 4° membre de la famille que l’on peut promener en laisse et nommer Mademoiselle Superfétatoire.

Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l'ennui !

Normal donc, de cultiver le décalage et de se sentir à la fois émerveillé et privilégié… Car cet enfant est conscient qu’il existe un autre ordre établi, bien plus strict et rigide qu’il explore à l’école où l’on a bien entendu, par exemple, toujours le même prénom.

A l’école, rien ne s’était passé comme prévu, alors vraiment rien du tout, surtout pour moi. Lorsque je racontais ce qui se passait à la maison, la maîtresse ne me croyait pas et les autres élèves non plus, alors je mentais à l’envers. Il valait mieux faire comme ça pour l’intérêt général et surtout pour le mien.

Une famille qui vit dans une bulle, dans un huis-clos somme toute bien sympathique, où l’amour respire à grands poumons avec un père aux petits soins pour sa femme et son fils, et une folie joyeuse impulsée par la mère, Liberty qui les fait danser et tourbillonner au rythme de Mr Bojangles, une des grandes chansons de Nina Simone.

Mais cette gaieté cache un désespoir qui va se dévoiler au fur et à mesure de la lecture…Car le feu follet imprévisible de Liberty glisse vers la folie malheureuse… Père et fils feront alors tout leur possible afin que la fête continue… Désenchantés, ils tenteront de créer et nourrir l’illusion, toujours au service d’un amour plus fou que tout.

Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien.

Premier roman de l’auteur, une lecture idéale à découvrir cet été, pour ceux qui ne l’ont pas déjà lu…

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