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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Le Noir / Lemony Snicket et Jon Klassen .- Milan, 2015

Publié le 28 Décembre 2015 dans Albums, Peurs

© ill. Jon Klassen

© ill. Jon Klassen

Que celui qui n’a jamais eu peur du noir se jette la première pierre parce que c’est rien qu’un gros menteur…. Dans cet album, nous suivons Laszlo, qui habite dans une grande et vieille maison. Vous savez, une de celles qui ont un parquet qui craque, qui sentent la cire et la poussière, des vitres fragiles et plein de courants d’airs.

Et dans cette grande maison, vit aussi le noir, qui se cache parfois dans le placard, ou dans la salle de bain mais qui a pris l’habitude de passer son temps à la cave et d’attendre la nuit pour venir envelopper toute la maison.

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Le portefeuille rouge / Anne Delaflotte Mehdevi.- Gaïa, 2015

Publié le 28 Décembre 2015 dans Romans, Reliure, Livres

Le portefeuille rouge / Anne Delaflotte Mehdevi.- Gaïa, 2015

Un véritable coup de cœur pour ce roman dans lequel quelques feuillets oubliés peuvent devenir un trésor.

Mathilde, la trentaine, est relieur dans le Sud-Ouest, dans le petit village plus précisément de Montlaudun auquel elle est très attachée. Elle y tient l’atelier du Gué dans une petite ruelle et voisine avec d’autres boutiques dont les propriétaires sont aussi des amis : André, le boulanger, Sébastien le cordonnier … Tous s’entraident et font vivre avec énergie le village. Mathilde que l’on connait peut-être déjà par la lecture de La relieuse du Gué est une femme facile à vivre, attachée au souvenir de son grand-père. Une personne un peu timide, honnête et passionnée qui a l’art de la restauration, l’amour du livre et l’amour de l’ancien.

Mais ses habitudes vont un jour être bousculées par l’arrivée impromptue d’Astride Malinger, relieur-doreur à Royssac, à quelques soixante kilomètres de là. Une femme « grande, mince, cheveux poivre et sel », une peau de marbre et des grands yeux noirs de biche, qui souhaite l’associer à la restauration d’un Premier Folio de Shakespeare très précieux dont il faudra à tout prix garder le secret. Astride Malinger dont la réputation n’est plus à faire, est une femme très particulière : autant elle peut se montrer douce et séductrice, elle dont « le timbre avait une résonnance intérieure soufflée, grave et sensuelle », autant elle peut sans prévenir, devenir cassante, méfiante, désagréable et dédaigneuse. Mathilde est bien sûr impressionnée face à ce grand nom du métier. A la fois sous le charme et complètement désarçonnée face à l’attitude inconstante d’Astride. Désorientée. Interloquée. Un peu soumise. Curieuse, également. Sans doute est-ce tout cela qui lui fait finalement accepter cette collaboration.

Je la connaissais de réputation, comme tous les relieurs. Elle était un des grands noms du métier. Bien sûr je savais qu’elle travaillait dans la région, mais je ne l’avais jamais rencontrée. Moi, de dessous mes cheveux roux ramassés en chignon chiffoné, intimidée :
- Bonjour, j’ai entendu parler de vous, enfin de votre travail. Vous venez de loin…
Le ton soudain cassant, hautain.
- N’exagérons rien, soixante kilomètres entre deux relieurs, c’est la distance minimum requise. D’ailleurs mettons les choses au point tout de suite. Vous êtes « relieuse », c’est ainsi que vous vous présentez, n’est-ce pas ? Mois je suis relieur-doreur. C’est mon titre. Une relieuse, mademoiselle, c’est une machine, comme une lieuse sert au fourrage.
Une belle à caractère de chien. Ce n’est pas faire justice aux chiens que de l’écrire.

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Meslama la sorcière .- Julia Wauters et Emily Dalrymple

Publié le 21 Décembre 2015 dans Conte, Albums

© ill. Julia Wauters

© ill. Julia Wauters

Un très beau conte paru assez discrètement en 2011 aux éditions Escabelle dans la collection Transmettre, que les éditions Cambourakis nous font redécouvrir cette année dans un grand format, plus adapté aux illustrations de Julia Wauters.

Meslama, vit au fond de la forêt avec sa grand-mère malade, Philimena, qui est un peu sorcière. En plein hiver, elle est chargée de ramasser du bois pour chauffer leur petite cabane, quand elle croise le seigneur du château voisin, propriétaire des terres et forêt alentour. Malgré les explications de Meslama, l’homme refuse avec mépris que la petite fille ramasse SON bois dans SA forêt.

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Emmett Till : derniers jours d’une courte vie / Arnaud Floc’h.- Ed. Sarbacane, 2015.

Publié le 19 Décembre 2015 dans BD, Ado, Histoire, Racisme, Ségrégation, Etats-Unis

Emmett Till : derniers jours d’une courte vie / Arnaud Floc’h.- Ed. Sarbacane, 2015.

Une bande dessinée qui revient sur un épisode tragique de l’histoire des États-Unis.

Avec le soutien d’Amnesty International : « L’histoire ne peut être reléguée dans le passé tant elle trouve d’échos dans des situations de violences encore trop banales aujourd’hui. Son effroyable brutalité vient ainsi rappeler avec une infinie justesse que le combat contre les discriminations reste d’une ardente actualité. Ce combat est essentiel au respect des droits humains. »

Les derniers jours d’Emmett nous sont racontés par un vieux bluesman noir interviewé par un jeune journaliste blanc. Un moyen dans le récit d’osciller entre les évènements passés et présents et de glisser lentement dans les souvenirs du vieil homme :

Au plein cœur de l’été 1955, au fin fond du Mississippi, Emmett Till arrive en gare pour passer les vacances chez son oncle Moses. Ce jeune homme, cet enfant noir de 13-14 ans vient de Chicago, au nord des États-Unis.

Malgré les recommandations appuyées de sa mère sur la conduite à tenir, Emmett reste fidèle à lui-même : un gamin sans doute insouciant, fanfaron et blagueur qui n’appréhende pas les risques encourus s’il enfreint les règles du sud.

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Les gens dans l’enveloppe / Isabelle Monnin.- JC Lattès, 2015

Publié le 18 Décembre 2015 dans Romans, Mémoire

Les gens dans l’enveloppe / Isabelle Monnin.- JC Lattès, 2015

Un ouvrage très original dans sa démarche qui rend au très bel hommage à la famille et à tous nos disparus.

Tout commence pour l’auteur par l’achat d’un lot de 250 photographies d’une famille à un brocanteur sur Internet. Des photos de famille banales, un peu comme chez nous tous, avec ses mal cadrées, ses contre-jours, ses existences figées qui ne parlent qu’à ceux qui les connaissent. Une grande enveloppe blanche. Aucun prénom, quasiment pas de dates, « mais des visages, toujours les mêmes » pris entre les années 60 et le tout début des années 2000. Des photographies ordinaires, familières et finalement universelles qui émeuvent immédiatement Isabelle Monnin. Des photographies qui parlent de ce qui se vit et se meurt en même temps.

Elles me racontent la beauté de l’instant unique qu’on ne revivra jamais. Elles me chantent l’effort vain de l’humain pour retenir la vie. Tracer un trait sur la paroi d’une grotte, modeler une glaise, graver le tronc d’un arbre, fixer la lumière sur la pellicule. Écrire un mot. Dire j’étais là, tu étais là. On ne retient pas la vie, on peut juste s’en souvenir. La vie est comme les secondes, elle se fiche de nos efforts, elle coule dans son perpétuel effacement. Du sable entre les doigts, une goutte d’eau sur une pierre chaude.

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La main heureuse / Frantz Duchazeau.- Casterman ; Arte Editions (Professeur Cyclope), 2015

Publié le 17 Décembre 2015 dans BD, Musique, Rock, Ado

La main heureuse / Frantz Duchazeau.- Casterman ; Arte Editions (Professeur Cyclope), 2015

Bienvenue dans les années 1990, en France. Frantz et Mike, deux adolescents, s'ennuient dans leur village charentais. Seule la musique de la Mano Negra les passionne. Quand Mike annonce à son ami que leur groupe fétiche passe à Bordeaux, ils décident de se rendre à ce concert. Une impulsion qui se traduit par un périple de 100 kilomètres, à deux sur une vieille mobylette pourrie. Rien ne saurait les arrêter. Pas même lorsque le moteur lâche. Vivre cette expérience quasi mystique, qui plus est tous les deux, les fait autant fantasmer que l’article qu’ils viennent de lire :

La main noire du King Kong sillonne la France en dévastant théâtres, MJC, clubs… une main noire vaudou qui opère son rituel chamanique sur des kids chauffés à blanc. Ils repartiront hagards se demandant ce qui leur est arrivé...

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