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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Articles avec #romans catégorie

Zoli – Colum Mc CANN- 10/18, 2007

Publié le 12 Octobre 2016 dans Romans, Exil, Histoire

Zoli – Colum Mc CANN- 10/18, 2007

Zoli doit son titre au prénom d’une héroïne rom, chanteuse et poétesse, portée aux nues puis bannie par les siens suite aux évènements de la seconde guerre mondiale.

C’est une romance tragique, la vie de cette jeune femme communiste qui subit les manipulations politiques les plus habiles, qui va défendre jusqu’au bout sa culture.

C’est une immersion dans le monde rom avec ses coutumes, ses règles, ses cicatrices laissées par l’histoire.

Une ode à l’écriture, à l’amour des livres, à la nature et à la forêt, à la musique, à la liberté.

Il veut leur dire qu’il est là pour Zoli, vous savez, Zoli, elle est née près d’ici, une tzigane poétesse, elle chantait, communiste elle aussi, membre du parti, elle voyageait avec les harpistes, elle a été bannie, son nom, sa musique vous disent-ils quelque chose, « Nous chantons pour sucrer l’herbe morte, « l’avez-vous vue, se souvient-on d’elle. « Des fêlures, des brisures, je fais mon nécessaire, est-elle maudite, lui a-t-on pardonné, a-t-elle laissé une trace « Non jamais, jamais qui m’appelle du doigt ne sera droit » Vos pères vous ont-ils raconté l’histoire, vos mères l’ont-elles chantée, l’a-t-on laissée revenir ? Mais lorsqu’il prononce son nom, lorsqu’il s’avance pour dire : « Avez-vous entendu parler de Zoli Novotna ? », l’air se fige, les verres se baissent, les cigarettes s’immobilisent devant les lèvres, le silence caracole. Boshor répond en regardant la porte : « Non, je ne connais pas ce nom là. Tu as compris, nuque épaisse ? Et même si je le connaissais, on n’en parlerait pas ».

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Les Indociles / Murielle Magellan.- Julliard, 2016

Publié le 5 Septembre 2016 dans Romans, Désir, Femme, Art

Les Indociles / Murielle Magellan.- Julliard, 2016

Murielle Magellan est romancière, dramaturge et scénariste. Née à Limoges et a grandi à Montauban.

Découverte avec N’oublie pas les oiseaux, paru en 2014 que je vous avais présenté lors de l’émission 36… Pour moi, si vous vous en rappelez, c’était un livre avec lequel on avait rendez-vous, un rendez-vous presque amoureux qui m’avait fait voir 36 chandelles ! L’auteur, par le biais d’un récit autobiographique, nous confiait sa relation passionnelle avec Françis Morane. Une histoire d’amour fou.

Alors, lorsqu’elle nous est revenue avec ce nouvel opus qu’est Les Indociles, j’ai senti que j’avais de nouveau rendez-vous… J’ai malgré tout pris mon temps en tournant autour, en lui glissant des œillades, en le laissant partir dans d’autres mains que les miennes, en rencontrant d’autres textes avant lui… J’ai construit tranquillement mon désir de le lire. Mais il ne fallait plus tarder sous peine de rater le rendez-vous …

Me voilà donc aujourd’hui avec vous et avec Les Indociles de Murielle Magellan, une fiction cette fois, autour du désir et de la création artistique.

Au cœur de l’histoire, Olympe Delbort :

Olympe a trente-sept ans et elle n'a jamais vraiment écouté une phrase jusqu'au bout. On n'est pas l'une des galeristes les plus en vue de paris, à trente-sept ans, sans avoir un fond d'impolitesse, un mépris de la lenteur, une persistante hâte.

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En attendant Bojangles / Olivier Bourdeaut.- Finitude, 2016

Publié le 11 Juillet 2016 dans Romans, Famille, Amour

En attendant  Bojangles / Olivier Bourdeaut.- Finitude, 2016

Un roman court et complètement loufoque… qui rappelle l’énergie que l’on pouvait trouver dans l’Ecume des jours de Boris Vian.

L’histoire d’une famille racontée par le biais du regard d’un petit garçon qui découvre le monde sans nos filtres habituels… Lui en possèdent d’autres, amenés par ses parents pour qui la vie est une fête perpétuelle. Un regard sur la vie très naïf, dans lequel la réalité du quotidien correspond à d’autres codes bien plus fantaisistes.

Normal donc, de voir ses parents danser follement dans le salon à la moindre occasion, de voir le courrier s’amonceler dans l’entrée sans jamais être ouvert, de fréquenter l’extravagance des amis reçus à tour de bras, de partir en vacances à la moindre envie ou d’avoir une maman qui change de prénom tous les jours…et même d’avoir un oiseau exotique comme 4° membre de la famille que l’on peut promener en laisse et nommer Mademoiselle Superfétatoire.

Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l'ennui !

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Serre-moi fort / Claire Favan.- Robert Laffont (La bête noire), 2016

Publié le 20 Juin 2016 dans Romans, Policier

Serre-moi fort / Claire Favan.- Robert Laffont (La bête noire), 2016

Un thriller mêlant adolescence et serial killer

Qu’est-ce qu’une Bête noire… selon les éditions Robert Laffont, c’est une personne inspirant la crainte, qui fascine et effraie à la fois. En sport, se dit d’un adversaire inattendu et redouté qui gagne à chaque fois.

La Bête noire, une toute nouvelle collection, qui a fait ses premiers pas à l’automne dernier avec pour volonté de proposer « des intrigues fortes et originales, une littérature populaire de qualité destinée tant aux inconditionnels qu’à la nouvelle génération. La Bête noire traquera ces derniers sur tous les territoires du polar : enquêtes âpres, thrillers abrasifs, suspenses éreintants et true-crimes glaçants. »

Nous y rejoignons Claire Favan, une jeune auteure repérée l’année dernière avec son livre Miettes de Sang paru au Toucan qui dans lequel le lieutenant Dany Myers, officier de police dans une petite ville du Midwest américain est mal perçu de ses supérieurs : on lui confie les tâches subalternes et ses collègues gardent leurs distances. Mais un jour, il est confronté à un étrange suicide, que ses supérieurs veulent classer au plus vite. Or Dany est têtu.

Avec Serre-moi fort, son nouvel opus, nous restons certes aux Etats-Unis mais nous faisons un virage à 180 degrés pour plonger dans un thriller au cœur d’une famille standard qui vient de vivre un épouvantable drame : Lana, adolescente aussi belle que pimbêche a disparu. Son absence, alors qu’elle était l’enfant préférée et adorée fait éclater l’équilibre familial : le père devient alcoolique ; la mère, l’ombre d’elle-même, incapable de s’alimenter ou de se laver. Une déchéance totale à laquelle échappe leur jeune fils, Nick qui est obligé de les prendre en charge. Nick, longtemps le souffre-douleur de sa sœur continue donc de vivre un calvaire, pris en étau entre deux parents pour qui il est et reste invisible.

Une enquête est dépêchée et prend un nouveau tournant lors de la découverte d’un charnier sans précédent : en Alabama, au cœur d’une grotte, sont retrouvés des dizaines de corps de jeunes filles extrêmement bien conservés. Une grotte aux trésors macabres, repaire d’un tueur en série qui sévit depuis bien longtemps sans jamais avoir été inquiété. Adam Gibson, mis sur l’affaire, remonte peu à peu la piste des crimes… et va se confronter à un duel psychologique d’une rare violence avec l’auteur des meurtres.

Entre temps, les parents de Lana, sortis de leur léthargie deviennent obsédés par la recherche de la vérité sur la disparition de leur fille… Toute leur névrose les éloigne encore de leur fils dont le cri d’amour, l’appel au secours aurait pu être « serre-moi fort ».

Un thriller puissant, tendu et aux nombreux retournements de situation qui éclaire la détresse psychologique de l’absence et les souffrances de l’adolescence mal aimée de Nick

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A la table des hommes / Sylvie Germain.- Albin Michel, 2016

Publié le 30 Mai 2016 dans Romans, Nature, Enfance, Langage

A la table des hommes / Sylvie Germain.- Albin Michel, 2016

Un roman proche du conte d’une auteure considérée comme l’une des plus importantes de la littérature française contemporaine et que nous avions reçu avec engouement à la bibliothèque dans le cadre du festival Lettres d’Automne en 2009.

Dans A la table des hommes, nous retrouvons avec un plaisir manifeste les thèmes chers à Sylvie Germain : son écriture qui continue de mêler poésie et mysticisme, interroge toujours l’identité, l’Histoire, la relation à l’autre… avec en filigrane, respirant à chaque page ce rapport fort à la nature que l’on trouvait déjà dans Jours de Colère ou Tobie des Marais.

Le début du roman, proche de la fable et du merveilleux, nous projette immédiatement dans les affres d’un bombardement dans l’arrière-pays d’une contrée qui ne sera jamais nommée. Cela n’est pas l’essentiel… ici ou ailleurs se sont toujours des orages d’acier déchirant le ciel et les chairs. Dans cette ouverture, il s’agit d’une ferme et de tous ses habitants humains ou animaux. Parmi eux, deux rescapés dont un porcelet à peine né. Des débuts dans l’existence chaotiques et douloureux pour cet être dont la survie sera le seul moteur. Une existence ancrée dans le présent :

Tout ce qui n'advient pas dans l'immédiat, ou presque, est pour lui un jamais. Il vit dans la plénitude du présent au sein d'une rondeur temporelle chaque jour renouvelée, non dans l'étendue indéfinie du temps.

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Juste avant l’oubli / Alice Zeniter.- Flammarion, 2015

Publié le 9 Mai 2016 dans Romans, Ecriture, Livres, Policier, Amour

Juste avant l’oubli / Alice Zeniter.- Flammarion, 2015

Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides au sud-ouest de l’Ecosse (lieu de l’intrigue soufflé à l’auteur par une lectrice lors d’une rencontre à un salon du livre) que Galwin Donnell, maître incontesté et fictif du polar, a vécu ses dernières années en reclus, avant de disparaître brutalement, en laissant sa dernière œuvre, le Pont des anguilles, inachevée.

Mirhalay, est l’île de nombreux mythes, plusieurs fois abandonnée et oubliée, témoin de drames anciens qui renaît tous les trois ans, en été, pour une poignée d’intellectuels fétichistes qui y organisent des journées d’étude autour de ce mythique maître du polar, entouré de légendes. Un temps vécu aussi comme un pèlerinage sur les lieux de sa disparition. S’agissait-il d’un accident, d’un suicide ou bien encore d’un enlèvement ou d’un meurtre ?

De loin, quand on l'embrassait du regard, elle se montrait à la fois menaçante et minuscule, comme une maquette d'elle-même construite pour un film de pirates puis oubliée là. Son histoire était une longue succession d'oublis. D'habitants partis qui oubliaient de revenir. On avait fait trop de fois à Mirhalay le coup du paquet de cigarettes.

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Les 40 jours de Musa Dagh / Franz Werfel.- Albin Michel, 2015

Publié le 21 Mars 2016 dans Romans, Génocide arménien, Résistance, Révolte

Les 40 jours de Musa Dagh / Franz Werfel.- Albin Michel, 2015

La référence littéraire autour du génocide arménien.

Franz Werfel était un poète, romancier et dramaturge autrichien. Il faisait partie du courant expressionniste de l'entre-guerre et écrivait principalement sur la musique, l'histoire et la foi catholique bien qu'il ne se soit jamais converti.

Ce roman, interdit par Hitler en 1933, victime d’autodafé, paru pour la première fois en 1936 en France et réédité dernièrement est né dès le printemps 1929 au cours d’un séjour à Damas. L’auteur y a vu le spectacle désolant d’enfants de réfugiés qui travaillaient dans une manufacture de tapis, mutilés et minés par la faim. Le point de départ pour ressusciter la destinée du peuple arménien par l’auteur, juif et réfugié en quête d’exil, ému par ces destins.

Nous sommes en 1915. La famille Bagradian, qui vivait en France, revient au pays. Le chef de famille, Gabriel, est arménien. Juliette, sa femme, est française et s’adapte assez rapidement au choc des cultures. Leur fils Stephan, à peine adolescent, qui n’a jamais connu l’Arménie, a soif de découvrir cette culture qui lui appartient. Mais leur arrivée les projette presque immédiatement dans les premiers remous entre la communauté turque et arménienne. Le raidissement entre les deux communautés se renforce très vite : les Turcs procèdent à la liquidation des élites arméniennes et des conscrits arméniens qu'ils ont préalablement désarmés. On organise alors systématiquement sur l'ensemble du territoire la déportation des populations arméniennes qui sont exterminées en chemin, au cours du premier génocide du 20e siècle. Un génocide qui précède celui perpétré contre les juifs quelques années plus tard.

D’ailleurs, comme le signale Elie Wiesel dans sa préface :

Chassé de sa terre, persécuté pour sa fidélité à sa croyance religieuse, le peuple arménien, pareil au peuple juif, a su s’adapter aux incertitudes du présent en demeurant enraciné dans la mémoire immuable, mémoire collective où la mort elle-même est vaincue, car le souvenir de la mort y est reçue comme un signe, comme un clin d’œil de l’éternité. Dans sa dispersion, le peuple arménien, comme le peuple juif, s’intègre sans s’assimiler, se veut attaché à sa langue, à sa culture, à ses traditions, en d’autres termes : à son identité ethnique et nationale aussi bien que sa foi. Frappantes, ces correspondances : on les retrouve jusque dans leurs martyres.

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2084 : la fin du monde / Boualem Sansal.- Gallimard, 2015

Publié le 22 Février 2016 dans Romans, Révolte, Liberté, Religion

2084 : la fin du monde / Boualem Sansal.- Gallimard, 2015

Un roman autour du fondamentalisme religieux.

Bienvenue en Abistan, contrée imaginaire et véritable empire religieux.

Son prophète : Abi. Son dieu, Yölah. Son livre sacré : le Gkabul.

Un pays clôt sur lui-même, qui ne connaît pas de frontières (ou presque), qui ne connaît pas de passé. Sachez que rien n’existe, n’a existé ni n’existera en dehors de l’Abistan. Depuis son instauration, ce système politico-religieux a bien fait table rase du passé. Il y a bien eu en des temps reculés, une guerre menée contre l’Ennemi, quelques traces encore perdurent mais « la victoire fut sur lui totale, définitive, irrévocable » selon l’enseignement officiel. N’existe plus que le présent. Seule une date figurant sur les panneaux commémoratifs plantés près des vestiges s’est imposée et s’est incrustée dans les cerveaux, « sans qu’on sache comment ni pourquoi » : 2084.

Peut-être avait-elle un lien avec la guerre ? Et puis...

Un temps fut retenue l’idée que 2084 était tout simplement l’année de naissance d’Abi, ou celle de son illumination par la lumière divine… "

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Mi amigo / W.R. Burnett.- Actes Sud, 2015

Publié le 15 Février 2016 dans Romans, Western

Mi amigo / W.R. Burnett.- Actes Sud, 2015

Bienvenue dans l’Ouest !

Le sergent Desportes, vieux briscard aussi courageux que respecté, défend la loi dans le sud-ouest américain. Homme honnête, brave et généreux, tout entier dévoué à sa cause. Surnommé l’Homme de Fer, car capable de faire régner la paix dans ce pays de violence. Un ouvert et réfléchi, qui respecte les coutumes des Indiens, leur religion et leurs peurs.

Il rencontre et sauve dans le désert un étrange gamin à la jambe fracturée, Bud, dont le cheval a été blessé. Entre ces deux hommes si dissemblables naît une étrange amitié, à la fois ambiguë et teintée, chez le sergent, de sentiments paternels. W. R. Burnett s'est inspiré de Billy the Kid pour créer le personnage si moderne de Bud, ce gamin aux multiples facettes, secret et ambitieux, intelligent et roublard, qui a quelque chose du pervers narcissique. Un gamin inculte mais malin, séduisant et manipulateur.

Au fil des traques s'enchaînant sans relâche, admiration et trahison s'avèrent indissociables.

L’écriture est à la fois haletante et fluide. Chose surprenante à laquelle on s’adapte assez vite : Burnett et ses bifurcations, ses ruptures de rythme. Un changement de chapitre peut faire parfois l’objet d’un énorme saut dans le temps, où s’intéresser sans préavis à un autre personnage. On se donne l’impression de galoper dans l’immensité de l’Ouest à toute allure puis de prendre un virage à sec pour contourner un canyon ou se retrouver pris dans une fusillade avec des hors-la loi.

On y rencontre Natty, un vieux briscard, « toujours aussi gros et aussi sale » que rien ne peut plus sauver de l’enfer, un prospecteur et ami du sergent avec qui il partagea le bon vieux temps fait de bagarres et d’aventures en tout genre.

On y rencontre aussi Aigle Noir un jeune Appache de 20 ans ; quelques figure féminines loin d’être inintéressantes : la commandante ; Lolita, Maria… et puis des Anglos, des mexicains… dans ces contrées sauvages dans lesquelles la violence règne.

Une célébration des vastes espaces et une galerie de personnages tous aussi marqués les uns que les autres qui participent à nourrir l’imaginaire des grands mythes américains…

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La maladroite / Alexandre Seurat.- Le Rouergue (La brune), 2015

Publié le 8 Février 2016 dans Romans, Maltraitance, Enfance

La maladroite / Alexandre Seurat.- Le Rouergue (La brune), 2015

Un premier roman autour de la maltraitance

Diana a 8 ans. Diana, aura d’ailleurs toujours 8 ans. L’annonce de sa mort qui ouvre le roman par le biais d’un avis de recherche lu dans la presse indique : « Yeux bleus, cheveux châtain clair, de forte corpulence, vêtue au moment des faits d’un tee-shirt rose à manches longues, d’un jean bleu et de ballerines à pétales de fleurs noires ». Il est le point d’ancrage à partir duquel tous ceux et celles qui ont connu l’enfant vont se rappeler, en prenant la parole tour à tour pour tenter de comprendre l’inévitable drame. Un roman polyphonique donc, qui nous plonge dans l’intimité d’une famille mais qui donne également la parole à l’institutrice de Diana, à l’assistante sociale, au gendarme, au médecin-légiste… Bref tous ceux qui ont croisé le destin si vite brisé de Diana. Un roman dans lequel chacun s’interroge sur sa responsabilité, se sent coupable d’avoir discerné si peu dans le calvaire de cette petite fille, se sent coupable de n’avoir pas pu faire mieux, ou plus encore pour la sauver.

Toutes ces voix apparaissent comme le son d’un vent criant, gémissant et bourdonnant tant le malaise qui s’en dégage nous prend à la lecture. Un vent de voix qui s’oppose au silence assourdissant des voix des parents bourreaux à qui la parole ne sera pas donnée.

Diana, l’enfant mal-aimée, abandonnée à la naissance puis reprise par sa mère comme une pièce-rapportée sous la pression de la grand-mère. Diana, que l’on a déclarée mort-née pour masquer la honte de l’abandon n’aura de cesse que de subir les violences d’une mère fantasque et sans instinct maternel et d’un père dont on ne sait pas grand-chose. Diana, écrasée sous le poids de parents manipulateurs qui enveloppent sans effort les doutes qui naissent régulièrement autour d’eux.

Un roman inspiré de faits réels, d’une sincérité troublante autour de la maltraitance physique et psychologique. Une authenticité rare, sans voyeurisme.

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