Une bande-dessinée témoignage autour du conflit israëlo-libanais.
Dès 15 ans et jusqu’à pas d’âge.
Nous sommes en 2006. La famille El-Chatawi, franco-libanaise se rend à Tyr, dans le sud du Liban pour les vacances d’été, mis à part le fils aîné, Gabriel, qui doit les rejoindre plus tard.
Ce qui devait être un été de retrouvailles avec un pays et les membres de la famille restée sur place, se transforme très vite en une situation qui dépasse tous les protagonistes et met à l’épreuve les relations humaines qu’ils entretiennent entre eux.
En effet, le 12 juillet 2006, la capture de deux soldats israéliens à la frontière libanaise déclenche un nouveau conflit entre Israël et le Hezbollah. Le sud du Liban est rapidement à feu et à sang. Un fait réel dans lequel le bilan humain est lourd et dans lequel les civils ont payé le prix fort : plus de 1000 morts dont 30% d’enfants de moins de 12 ans ; de nombreuses infrastructures détruites, de nombreux quartiers résidentiels rasés et des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du sud, tel celui de Marwahin.
La famille El Chatawi est prise dans cette tourmente.
Les premiers temps, la vie suit son cours, les soubresauts du conflit naissant ne font pas réagir grand monde. S’il y avait une philosophie aux intimidations militaires, elle serait pour les libanais cette phrase que chacun répète un peu comme un mantra, avec nonchalance : « C’est rien, ça ! Comme d’habitude. Ce n’est rien du tout. »
Ce qui est loin de rassurer Anna, la mère qui tente de convaincre chaque jour d’opter pour une évacuation prévue à Beyrouth et dont l’angoisse s’intensifie au fur et à mesure que le conflit se fait plus prégnant.
Mustapha, le père tend en permanence à dédramatiser la situation pour rassurer sa famille. Mais se projette en permanence vingt-quatre ans en arrière, lors d’un autre conflit qui avait touché le pays et qui l’avait contraint à s’exiler en France. Un homme impuissant mais empreint de culpabilité qui est tiraillé entre son désir d’agir et de mettre sa famille à l'abri.
Et puis il y a Denis, le fils hémophile, qui semble absent des évènements, obnubilé par ses jeux vidéo et Mélodie, sa petite sœur.
Resté en France, Gabriel, qui imaginait avoir 15 jours de liberté consacrée aux fêtes en tout genre, s’inquiète de plus en plus pour sa famille avec laquelle il n’arrive pas toujours à communiquer : avec les bombardements, les coupures d’électricité sont courantes. Seul, angoissé et démuni, il multiplie les tentatives pour alerter les autorités face à cette situation politique qui dégénère et diffuse des tracts d’appel à l’aide.