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Connaissez-vous Luis Sepulveda ? Cet auteur chilien, qui a écrit (entre autres) le Vieux qui lisait des romans d’amour ou bien Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, nous revient cette année avec la traduction en français d’un recueil de nouvelles dans lequel littérature et politique s’entremêlent.
Sepulveda fait partie de cette ancienne jeunesse chilienne aujourd’hui désenchantée. Celle qui a cru un temps que l’humain jaillirait des entrailles sociétales du Chili, qui a cru au socialisme sud-américain mais qui s’est heurtée aux dictatures.
Alors dans ce recueil, il s’agit avant tout de se souvenir. De revenir vers ces élans de jeunesse où l’on pouvait croire encore faire la différence. Bienvenue dans ces histoires clandestines des années 60, ce temps où l’on pouvait rêver « d’être jeune sans en demander la permission ». De Santiago du Chili aux déserts glacés de l’Ouzbekistan, Sepulveda nous invite à un voyage parfois drôle, parfois émouvant, toujours engagé et souvent illusoire mais avant tout optimiste :
Il était une fois, dans les années 60 du siècle dernier, des pays où la politique occupait une place primordiale dans la vie des jeunes gens. Au Chili comme ailleurs, le langage était codé et les slogans définitifs. Mais on est très sérieux quand on 17 ans à Santiago du Chili et qu’on s’attaque au capitalisme avec un succès mitigé. On peut monter une opération contre une banque pour financer une école et utiliser toute la logistique clandestine pour trouver du lait en poudre pour empêcher un bébé de pleurer ; chanter Blue Velvet en plein hold-up pour que les clients dans la banque n’aient pas peur ; se tromper d’explosif et rentrer à pied ; préférer la musique américaine à la dialectique marxiste pour séduire les filles ; apprendre le taekwondo qui rend les Coréens du Nord invincibles et trouver contre leur champion des solutions créatives…