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Un roman proche du conte d’une auteure considérée comme l’une des plus importantes de la littérature française contemporaine et que nous avions reçu avec engouement à la bibliothèque dans le cadre du festival Lettres d’Automne en 2009.
Dans A la table des hommes, nous retrouvons avec un plaisir manifeste les thèmes chers à Sylvie Germain : son écriture qui continue de mêler poésie et mysticisme, interroge toujours l’identité, l’Histoire, la relation à l’autre… avec en filigrane, respirant à chaque page ce rapport fort à la nature que l’on trouvait déjà dans Jours de Colère ou Tobie des Marais.
Le début du roman, proche de la fable et du merveilleux, nous projette immédiatement dans les affres d’un bombardement dans l’arrière-pays d’une contrée qui ne sera jamais nommée. Cela n’est pas l’essentiel… ici ou ailleurs se sont toujours des orages d’acier déchirant le ciel et les chairs. Dans cette ouverture, il s’agit d’une ferme et de tous ses habitants humains ou animaux. Parmi eux, deux rescapés dont un porcelet à peine né. Des débuts dans l’existence chaotiques et douloureux pour cet être dont la survie sera le seul moteur. Une existence ancrée dans le présent :
Tout ce qui n'advient pas dans l'immédiat, ou presque, est pour lui un jamais. Il vit dans la plénitude du présent au sein d'une rondeur temporelle chaque jour renouvelée, non dans l'étendue indéfinie du temps.