La référence littéraire autour du génocide arménien.
Franz Werfel était un poète, romancier et dramaturge autrichien. Il faisait partie du courant expressionniste de l'entre-guerre et écrivait principalement sur la musique, l'histoire et la foi catholique bien qu'il ne se soit jamais converti.
Ce roman, interdit par Hitler en 1933, victime d’autodafé, paru pour la première fois en 1936 en France et réédité dernièrement est né dès le printemps 1929 au cours d’un séjour à Damas. L’auteur y a vu le spectacle désolant d’enfants de réfugiés qui travaillaient dans une manufacture de tapis, mutilés et minés par la faim. Le point de départ pour ressusciter la destinée du peuple arménien par l’auteur, juif et réfugié en quête d’exil, ému par ces destins.
Nous sommes en 1915. La famille Bagradian, qui vivait en France, revient au pays. Le chef de famille, Gabriel, est arménien. Juliette, sa femme, est française et s’adapte assez rapidement au choc des cultures. Leur fils Stephan, à peine adolescent, qui n’a jamais connu l’Arménie, a soif de découvrir cette culture qui lui appartient. Mais leur arrivée les projette presque immédiatement dans les premiers remous entre la communauté turque et arménienne. Le raidissement entre les deux communautés se renforce très vite : les Turcs procèdent à la liquidation des élites arméniennes et des conscrits arméniens qu'ils ont préalablement désarmés. On organise alors systématiquement sur l'ensemble du territoire la déportation des populations arméniennes qui sont exterminées en chemin, au cours du premier génocide du 20e siècle. Un génocide qui précède celui perpétré contre les juifs quelques années plus tard.
D’ailleurs, comme le signale Elie Wiesel dans sa préface :