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Un roman autour de Germaine Tillion, résistante et déportée pendant la seconde guerre mondiale, entrée au Panthéon le 27 mai 2015.
Nous sommes en février 1950. Germaine Tillion, alias Kouri s’embarque à bord d’un train pour l’Allemagne, pour « la ville des rats » comme elle l’appelle. Elle, qui a réchappé à la mort lors de sa déportation à Ravensbrück, est appelée à témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp accusées d’avoir tranché des têtes. Antonia Beinz et Grete Adam. Son témoignage sera décisif et conduira ou non à la peine de mort de ses tortionnaires.
C’est un poids immense à porter que d’avoir entre ses mains pouvoir de vie ou de mort. Cette fois, les rôles se sont inversés. Kouri, avec toute son humanité et les traumatismes laissés par la déportation s’interroge car elle les pense innocentes de ces actes particuliers mais pourrait par contre témoigner de toutes autres formes d’atrocités qu’elles ont commises en toute impunité.
Sur le grand tableau central, le quai n’est pas encore affiché. Dans quelle aventure s’embarque-t-elle ? Pourquoi diable témoigner à cet impossible procès ? La passion du vrai et du juste, parfois proche de la foi dévote, le mépris des idéologies et des sous-entendus et une liberté à rebrousse-poil lui ont permis jusqu’ici de ne pas faire fausse route. Cette fois son raisonnement lui joue peut-être un mauvais tour. Qu’est-ce qui compte le plus face à la justice : la vérité factuelle ou la fidélité au sens de l’histoire ? Peut-on laisser des assassins mourir pour des crimes qu’ils n’ont pas commis, choisir entre la peste et le choléra ? La justice se moque de ce genre d’atermoiements, elle tranche que ça plaise ou non. Kouri est convoquée à un procès dont la date a été fixée par le tribunal militaire. C’est demain.