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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Yallah Bye / Joseph Safieddine ; Kyungeun Park.- Le Lombard, 2015

Publié le 13 Juillet 2015 dans BD, Témoignage, Guerre, Liban, Autobiographie

Yallah Bye / Joseph Safieddine ; Kyungeun Park.- Le Lombard, 2015

Une bande-dessinée témoignage autour du conflit israëlo-libanais.

Dès 15 ans et jusqu’à pas d’âge.

Nous sommes en 2006. La famille El-Chatawi, franco-libanaise se rend à Tyr, dans le sud du Liban pour les vacances d’été, mis à part le fils aîné, Gabriel, qui doit les rejoindre plus tard.

Ce qui devait être un été de retrouvailles avec un pays et les membres de la famille restée sur place, se transforme très vite en une situation qui dépasse tous les protagonistes et met à l’épreuve les relations humaines qu’ils entretiennent entre eux.

En effet, le 12 juillet 2006, la capture de deux soldats israéliens à la frontière libanaise déclenche un nouveau conflit entre Israël et le Hezbollah. Le sud du Liban est rapidement à feu et à sang. Un fait réel dans lequel le bilan humain est lourd et dans lequel les civils ont payé le prix fort : plus de 1000 morts dont 30% d’enfants de moins de 12 ans ; de nombreuses infrastructures détruites, de nombreux quartiers résidentiels rasés et des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du sud, tel celui de Marwahin.

La famille El Chatawi est prise dans cette tourmente.

Les premiers temps, la vie suit son cours, les soubresauts du conflit naissant ne font pas réagir grand monde. S’il y avait une philosophie aux intimidations militaires, elle serait pour les libanais cette phrase que chacun répète un peu comme un mantra, avec nonchalance : « C’est rien, ça ! Comme d’habitude. Ce n’est rien du tout. »

Ce qui est loin de rassurer Anna, la mère qui tente de convaincre chaque jour d’opter pour une évacuation prévue à Beyrouth et dont l’angoisse s’intensifie au fur et à mesure que le conflit se fait plus prégnant.

Mustapha, le père tend en permanence à dédramatiser la situation pour rassurer sa famille. Mais se projette en permanence vingt-quatre ans en arrière, lors d’un autre conflit qui avait touché le pays et qui l’avait contraint à s’exiler en France. Un homme impuissant mais empreint de culpabilité qui est tiraillé entre son désir d’agir et de mettre sa famille à l'abri.

Et puis il y a Denis, le fils hémophile, qui semble absent des évènements, obnubilé par ses jeux vidéo et Mélodie, sa petite sœur.

Resté en France, Gabriel, qui imaginait avoir 15 jours de liberté consacrée aux fêtes en tout genre, s’inquiète de plus en plus pour sa famille avec laquelle il n’arrive pas toujours à communiquer : avec les bombardements, les coupures d’électricité sont courantes. Seul, angoissé et démuni, il multiplie les tentatives pour alerter les autorités face à cette situation politique qui dégénère et diffuse des tracts d’appel à l’aide.

Yallah Bye / Joseph Safieddine ; Kyungeun Park.- Le Lombard, 2015
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Les brillants / Marcus Sakey .- Gallimard (série noire), 2015

Publié le 13 Juillet 2015 dans Policier, Politique, Différence

Les brillants / Marcus Sakey .- Gallimard (série noire), 2015

Le premier tome d’une trilogie à couper le souffle.

Depuis les années 80, est apparu un phénomène inexplicable : 1% de la population mondiale naît surdouée. Et aujourd’hui, il ne naît plus un savant par génération mais un toutes les heures. Les capacités exceptionnelles des Brillants, appelés aussi «les Tordus » ou « les Monstres » deviennent rapidement pour les Normaux un enjeu planétaire et un danger majeur. Personne ne sait comment est né ce processus ni combien de temps il se poursuivra ni ce qui se passera lorsque ces enfants Brillants grandiront.

On les place ainsi dans des académies dès 8 ans et jusqu’à leur majorité afin de les éduquer, de les étudier voire de les manipuler et les contrôler… Après avoir dépossédé les enfants de leur famille et de leur identité (tous s’appelleront désormais Smith), on leur attribue un tuteur « normal » :

Chaque enfant a un mentor, toujours un normal, qui est tout pour lui. Les académies mettent tout en œuvre pour que nous soyons constamment sous la menace les uns des autres. Le mentor est la personne en qui tu es censé avoir confiance. Evidemment, ce sont eux les véritables monstres, mais c’est quelque chose que les enfants ne comprennent pas.

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L’Ouzbek muet et autres histoires clandestines / Sepulveda.- Métailié, 2015

Publié le 13 Juillet 2015 dans Nouvelles, Chili, Engagement, Résistance, Amitié

L’Ouzbek muet et autres histoires clandestines / Sepulveda.- Métailié, 2015

Connaissez-vous Luis Sepulveda ? Cet auteur chilien, qui a écrit (entre autres) le Vieux qui lisait des romans d’amour ou bien Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, nous revient cette année avec la traduction en français d’un recueil de nouvelles dans lequel littérature et politique s’entremêlent.

Sepulveda fait partie de cette ancienne jeunesse chilienne aujourd’hui désenchantée. Celle qui a cru un temps que l’humain jaillirait des entrailles sociétales du Chili, qui a cru au socialisme sud-américain mais qui s’est heurtée aux dictatures.

Alors dans ce recueil, il s’agit avant tout de se souvenir. De revenir vers ces élans de jeunesse où l’on pouvait croire encore faire la différence. Bienvenue dans ces histoires clandestines des années 60, ce temps où l’on pouvait rêver « d’être jeune sans en demander la permission ». De Santiago du Chili aux déserts glacés de l’Ouzbekistan, Sepulveda nous invite à un voyage parfois drôle, parfois émouvant, toujours engagé et souvent illusoire mais avant tout optimiste :

Il était une fois, dans les années 60 du siècle dernier, des pays où la politique occupait une place primordiale dans la vie des jeunes gens. Au Chili comme ailleurs, le langage était codé et les slogans définitifs. Mais on est très sérieux quand on 17 ans à Santiago du Chili et qu’on s’attaque au capitalisme avec un succès mitigé. On peut monter une opération contre une banque pour financer une école et utiliser toute la logistique clandestine pour trouver du lait en poudre pour empêcher un bébé de pleurer ; chanter Blue Velvet en plein hold-up pour que les clients dans la banque n’aient pas peur ; se tromper d’explosif et rentrer à pied ; préférer la musique américaine à la dialectique marxiste pour séduire les filles ; apprendre le taekwondo qui rend les Coréens du Nord invincibles et trouver contre leur champion des solutions créatives…

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