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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Articles avec #etats-unis catégorie

Emmett Till : derniers jours d’une courte vie / Arnaud Floc’h.- Ed. Sarbacane, 2015.

Publié le 19 Décembre 2015 dans BD, Ado, Histoire, Racisme, Ségrégation, Etats-Unis

Emmett Till : derniers jours d’une courte vie / Arnaud Floc’h.- Ed. Sarbacane, 2015.

Une bande dessinée qui revient sur un épisode tragique de l’histoire des États-Unis.

Avec le soutien d’Amnesty International : « L’histoire ne peut être reléguée dans le passé tant elle trouve d’échos dans des situations de violences encore trop banales aujourd’hui. Son effroyable brutalité vient ainsi rappeler avec une infinie justesse que le combat contre les discriminations reste d’une ardente actualité. Ce combat est essentiel au respect des droits humains. »

Les derniers jours d’Emmett nous sont racontés par un vieux bluesman noir interviewé par un jeune journaliste blanc. Un moyen dans le récit d’osciller entre les évènements passés et présents et de glisser lentement dans les souvenirs du vieil homme :

Au plein cœur de l’été 1955, au fin fond du Mississippi, Emmett Till arrive en gare pour passer les vacances chez son oncle Moses. Ce jeune homme, cet enfant noir de 13-14 ans vient de Chicago, au nord des États-Unis.

Malgré les recommandations appuyées de sa mère sur la conduite à tenir, Emmett reste fidèle à lui-même : un gamin sans doute insouciant, fanfaron et blagueur qui n’appréhende pas les risques encourus s’il enfreint les règles du sud.

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Les Suprêmes / Edward Kelsey Moore.- Actes Sud, 2014

Publié le 7 Avril 2015 dans Romans, Humour, Etats-Unis, Femme

Les Suprêmes / Edward Kelsey Moore.- Actes Sud,  2014

Les Suprêmes, c’est l’histoire d’une vie et l’histoire d’une amitié entre 3 femmes afroaméricaines depuis les années 60 : Clarice, Odette et Barbara Jean.

Les « Suprêmes »… un surnom donné par leur entourage en référence au groupe des seventies et à leur amitié à toute épreuve.

"Clarice ne ferait jamais la moindre réflexion à Barbara Jean sur ses habitudes vestimentaires, et nous le savions toutes deux. De la même manière, Clarice et Barbara Jean ne me diraient jamais en face que j'étais grosse, et nous ne rappellerions jamais à Clarice que son mari se tapait tout ce qui bougeait. Entre Suprêmes, nous nous traitions avec beaucoup de délicatesse. Nous fermions les yeux sur les défauts des autres et faisions preuve de prévenance, même quand cela n'était pas mérité. "

On les rencontre alors qu’elles abordent déjà la cinquantaine et qu’elles se retrouvent tous les dimanches chez Earl, le café-restau du coin, dans une petite ville de l’Indiana.

Le livre dépeint leur vie –bonheurs et drames- par un jeu d’allers-retours entre leur enfance et leur vie présente et aborde en filigrane autant les mésaventures de couple (mari infidèle) que la ségrégation ou les différentes confessions religieuses de chacune. Les Pentecôtistes compatissants pour Odette ; la Calvary Baptist pour Clarice ; la Holy Family Baptist à paillettes pour Barbara Jean.

Tous les dimanches, le pasteur transmettait à ses fidèles l'ultime message d'un
Dieu en colère . Les paroissiens repartaient persuadés que la Calvary Baptiste et le révérend Peterson constituaient l'unique rempart capable de les protéger d'une éternité de souffrance en enfer. Ils étaient convaincus qu'à l'instar de Noé, lorsque Jésus descendrait sur la terre pour les emmener au ciel avec Lui , ils abandonneraient derrière eux ceux des habitants de Plainview qui n'auraient pas fréquenté leur église !!.

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Ouragan / Laurent Gaudé . - Actes Sud (Babel), 2010.

Publié le 26 Mars 2014 dans Romans, Etats-Unis, Environnement

Ouragan / Laurent Gaudé . - Actes Sud (Babel), 2010.

Suite à l’ouragan Katrina dévastant la Louisiane en 2005, Laurent Gaudé s’est mis dans la peau de plusieurs personnages avant, pendant et après la catastrophe.

A La Nouvelle-Orléans, tout le monde fuit, ou presque… Les petites gens, les noirs, restent comme…

- Joséphine Linc. Steelson, une vieille dame noire qui se définit comme « une négresse depuis presque cent ans ».

- Keanu Burns, un homme hanté par un accident de travail sur une plate-forme pétrolière, qui revient dans la ville à la recherche d’un ancien amour : Rose Peckerbye, mère célibataire avec un enfant.

- Des prisonniers évadés de prison, tels des animaux sauvages lâchés dans la ville et assoiffés de violence.

- Un révérend qui ne sait plus à quel saint se vouer et qui devient fou.

Le décor est apocalyptique, les alligators envahissent les rues boueuses et menacent.

Ces histoires singulières s’entremêlent tout au long du récit, chacun part chercher quelque chose quand survient la catastrophe : un amour, la vie, la foi, sauf un personnage marquant debout parmi les autres : Joséphine, droite et fière de sa race, de son pays, veut obstinément rester chez elle, consent difficilement à être secourue.

Le fil conducteur est celui de Keanu qui, à contre-courant de la population qui s’enfuit pour se mettre à l’abri, cherche Rose et s’y raccroche comme une bouée, pour survivre à la vie, à ses cauchemars.

C’est à partir du moment où il retrouve Rose, que les personnages se croisent : ce sont des rencontres fortuites sans échanges, celles de la survie ou de la mort.

Pendant que Rose et Keanu se retrouvent, le petit garçon de Rose s’échappe de la maison : Joséphine l’aperçoit dans son quartier, Keanu le cherche pendant des heures, le révérend les voit et dans sa folie commet l’irréparable.

L’écriture de Gaudé est minutieuse et fluide, elle s’étire en de longues phrases, tissant des liens entre les personnages comme une toile.

« Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, j'ai ouvert la fenêtre ce matin, à l'heure où les autres dorment encore, j'ai humé l'air et j'ai dit : "Ça sent la chienne." Dieu sait que j'en ai vu des petites et des vicieuses, mais celle-là, j'ai dit, elle dépasse toutes les autres, c'est une sacrée garce qui vient et les bayous vont bientôt se mettre à clapoter comme des flaques d'eau à l'approche du train.»

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Mille femmes blanches : les carnets de May Dodd / Jim Fergus .- Pocket, 2012

Publié le 26 Mars 2014 dans Romans, Etats-Unis, Indiens, Histoire

Mille femmes blanches : les carnets de May Dodd / Jim Fergus .- Pocket, 2012

Will Dodd décide de comprendre une légende familiale gardée secrète : il veut retracer la vie de son arrière grand-mère, son ancêtre dérangée, internée dans un asile de fous, enfuie pour vivre chez les Indiens. Pour la famille de riches industriels de Chicago, c’est une honte. Il va compiler des écrits protégés par la Réserve indienne de Tongue River, au sud-est du Montana pour comprendre son histoire.

Celle-ci s’inspire d’un évènement vrai : celui de l’accueil à Washington en 1874 du grand homme-médecine cheyenne Little Wolf par le Président Grant pour négocier une paix durable avec les blancs. Pour assurer la survie de son peuple et établir un mélange des races, il demande le présent de mille femmes blanches contre mille chevaux, cinq cents bêtes sauvages et cinq cents autres dressées.

Ainsi naquit le programme secret « Femmes Blanches pour les Indiens ». En plus d’apaiser les sauvages en leur offrant gentiment les épouses désirées, la « Noble Femme Américaine », œuvrant de conserve avec l’Eglise, pourrait exercer une influence positive sur les Cheyennes qui bénéficiant ainsi de quelques instruction, troqueraient leur pratiques barbares contre une vie plus civilisée.

L’administration va recruter ces femmes dans les asiles, les prisons, les pénitenciers, certaines se portent volontaires (des célibataires, des esclaves émancipées, des jeunes veuves).

En 1875, le premier train part pour les Plaines du Nord à partir de Washington, suivi de plusieurs convois en partance de New York, Boston, Philadelphie et Chicago.

May Dodd, 25 ans, fait partie du voyage vers le Camp Robinson dans le Nebraska.

Elle se retrouve mariée à Little Wolf, le chef cheyenne. Face aux difficultés du quotidien et au retour à l’état naturel des choses (vivre par terre, s’habiller avec des peaux, les attaques ennemies…), ce groupe de femmes devient soudé et solidaire, elles sont fières de leur mission et réussissent même à apporter une certaine vision moderne des rapports conjugaux ou de la place des femmes. Ce thème est même traité avec humour.

Complètement assimilées, elles vont enfanter et se battre aux côtés de leurs maris contre les troupes américaines impatientes de placer les tribus dans des réserves.

Le récit s’achève tragiquement, sur le malheureux sort des indiens que l’on connaît, avec son lot de crimes, de campement incendiés, et de peuples décimés.

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