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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Zoli – Colum Mc CANN- 10/18, 2007

Publié le 12 Octobre 2016 in Romans, Exil, Histoire

Zoli – Colum Mc CANN- 10/18, 2007

Zoli doit son titre au prénom d’une héroïne rom, chanteuse et poétesse, portée aux nues puis bannie par les siens suite aux évènements de la seconde guerre mondiale.

C’est une romance tragique, la vie de cette jeune femme communiste qui subit les manipulations politiques les plus habiles, qui va défendre jusqu’au bout sa culture.

C’est une immersion dans le monde rom avec ses coutumes, ses règles, ses cicatrices laissées par l’histoire.

Une ode à l’écriture, à l’amour des livres, à la nature et à la forêt, à la musique, à la liberté.

Il veut leur dire qu’il est là pour Zoli, vous savez, Zoli, elle est née près d’ici, une tzigane poétesse, elle chantait, communiste elle aussi, membre du parti, elle voyageait avec les harpistes, elle a été bannie, son nom, sa musique vous disent-ils quelque chose, « Nous chantons pour sucrer l’herbe morte, « l’avez-vous vue, se souvient-on d’elle. « Des fêlures, des brisures, je fais mon nécessaire, est-elle maudite, lui a-t-on pardonné, a-t-elle laissé une trace « Non jamais, jamais qui m’appelle du doigt ne sera droit » Vos pères vous ont-ils raconté l’histoire, vos mères l’ont-elles chantée, l’a-t-on laissée revenir ? Mais lorsqu’il prononce son nom, lorsqu’il s’avance pour dire : « Avez-vous entendu parler de Zoli Novotna ? », l’air se fige, les verres se baissent, les cigarettes s’immobilisent devant les lèvres, le silence caracole. Boshor répond en regardant la porte : « Non, je ne connais pas ce nom là. Tu as compris, nuque épaisse ? Et même si je le connaissais, on n’en parlerait pas ».

2003 Slovaquie

Uun journaliste fait des recherches sur cette tzigane poétesse aux talents reconnus. Zoli Novotna ? Qui est-ce ? Un tabou, un fantôme ressorti du passé chez les siens. Maudite, bannie.

 

1930-1949 Tchécoslovaquie

L’enfance de Zoli avec son grand père, le drame familial, la fuite du camp de forêt en forêt pour éviter la Hlinka et ses massacres.

Zoli apprend à écrire en cachette avec son grand-père. Mariée à 14 ans avec un violoniste « plus vieux que la roche » qu’on lui impose car lui seul peut accepter qu’elle manie le crayon.

Elle coud les pages des livres dans la doublure de son manteau. Livre d’Engels, l’Internationale.

La fuite, la résistance, les livres pour elle. Elle chante les fumées des camps, les cheminées, la légion noir, 1943, les charniers.

A la fin de la guerre, les communistes appellent les tziganes à les rejoindre pour chanter, parler de la forêt « nous agitions le drapeau rouge, les yeux sur la route de l’avenir ». la poétesse est utilisée pour revendiquer le droit à l’instruction, défendre les masses prolétariennes. Une égérie du parti communiste, et d’une nouvelle génération de penseurs roms. Zoli le parfait poète prolétarien.

Elle se lie avec Swan, un traducteur anglais venu en Tchécoslovaquie pour travailler dans une revue littéraire d’un poète qui publie tous les jeunes auteurs étrangers. Entre Swan et Zoli, une histoire d’amour fou mais impossible car entre un tzigane et un gadze l’amour est interdit.

 Il va participer à l’enregistrement de ses chansons et à l’édition de ses textes.

Zoli se laisse publier pour défendre les siens et la culture nomade.

Aussitôt, elle est bannie par le tribunal tzigane, accusée de divulguer les secrets de la langue tzigane. C'est une culture de l’oral, ils se méfient des textes figés, ni livres, ni imprimés.

Résistance face au modernisme, le transfert des siens dans des hlm, la fin du nomadisme, la Grande Halte, l’assimilation « Au cœur du problème, l’assimilation. Activiste de la sédentarisation forcée. Nous les voulions ; eux voulaient qu’on les laisse tranquilles. Mais pour cela, il fallait savoir quelle vie ils menaient, et cette vie se trouvait dans les chansons de Zoli. »

Militante pour la défense de leur liberté. Une fois le pouvoir acquis, les bureaucrates ne voulaient rien savoir. A 29 ans, elle est pourchassée, comme les tziganes errants, par la police communiste.

 

1959-1960 La « traversée du désert » Tchécoslovaquie, Hongrie, Autriche. Zoli et son exil.

Elle est récupérée par un contrebandier italien et s’installe chez lui dans la montagne jusqu'à la fin de ses jours.

 

Pour aller plus loin :

Romance inspirée de la vie de Bronislawa Wajs (Papusza (cha) (la poupée) poétesse polonaise 1910-1987, rescapée des camps, bannie aussi.

- Film polonais « Papusza »

- France culture, une émission « Sur les docks » « Papusza, liseuse de bonne aventure ».

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