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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Regarder l’océan / Dominique Ané.- Stock (la forêt), 2015

Publié le 14 Mars 2016 in Nouvelles

Regarder l’océan / Dominique Ané.- Stock (la forêt), 2015

Chez Stock, on connaît habituellement ces livres à couverture bleue. La collection « Bleue », donc. Beaucoup moins cette collection « La forêt » qui a fait ses premiers pas fin 2010 sous la houlette de Brigitte Giraud. Sa particularité : entre deux et quatre publications par an, pas d’a priori sur la forme mais des textes à part, des formes courtes, des regards particuliers. La Forêt,

C'est le premier territoire de l'imaginaire, un mot très évocateur qui contient tout ce que peut contenir la littérature : l'enfance, le rapport à la peur, l'inquiétude, l'idée de tous les chemins possibles... J'ai envie de dessiner une ligne de textes forts, singuliers, qui me semblent pouvoir rendre compte du monde qui nous entoure, sans a priori sur la forme

Dominique A y a déjà publié un livre en 2012 : Y revenir, dans lequel il évoquait son enfance et son adolescence passée dans la ville de Provins. Il tentait d’y comprendre pourquoi ce lieu, par-delà les années, n’a cessé de le hanter tout en le confrontant à un sentiment double d’attirance et de répulsion. Des textes faits de sensations et de sentiments mélancoliques qui font écho à son univers musical.

Dans Regarder l’océan, Dominique A continue de textes en textes d’égrener ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, interroge avec la même mélancolie et la même poésie le temps qui passe… mais nous ne sommes plus à Provins. L’occasion une fois de plus de le découvrir grave, inquiet et timide, de partager ses rencontres et ses premières fois avec les filles, ses déceptions ou regrets, sa rencontre avec la New Wave et puis sa vie d’artiste en solitaire heureux.

Mes parents sont athées, mais nous visitons parfois des églises; j'en aime la solennité, la beauté froide. La new wave renvoie à cette imagerie, pâle et glacée comme le marbre, aussi mouvante et fragile que la flamme d'une bougie. Elle en appelle à un dieu dont elle déplore l'absence, en un lamento distant, qui ne quête pas l'adhésion, n'implique pas la communion. C'est une musique de confinement, à l'air rare, mais d'une substance précieuse. Repliée sur elle-même, elle invite pourtant à la hauteur. J'entre en new wave, comme dans les ordres.

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