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Les chroniques de la Rue des livres

Les présentations de romans, albums pour petits et grands, diffusées sur Radio d'Oc Moissac

Ainsi résonne l’écho infini des montagnes / Khaled Hosseini .- 10X18, 2014.

Publié le 18 Septembre 2015 in Sentiments, Voyage, Romans

Ainsi résonne l’écho infini des montagnes / Khaled Hosseini .- 10X18, 2014.

Ce roman est une saga familiale ou plutôt l’itinéraire d’une enfant adoptée par une riche famille afghane. De Kaboul à Paris en passant par la Californie, c’est l’histoire d’une quête d’identité, d’un retour vers les racines au travers de plusieurs personnages de la famille.

Le roman s’organise en cinq parties chacune correspondant à une période du cheminement de l’héroïne, de 1952 à 2010.

Au départ, le roman s’ouvre sur le récit de la légende du Div, racontée par le père de Pari à ses deux enfants, Pari et Abdullah. Le Div est un géant qui emporte les jeunes enfants dans son royaume et laisse leur famille dans la tristesse. Un père parti courageusement récupérer son précieux jeune fils affronte le Div et comprend que son fils est plus heureux dans le monde du Div qu’à cotoyer la misère. Il rentre chez lui et, comme par un fait provoqué, une pluie salvatrice aux cultures, enrichit le village.

C’est ainsi que commence la première partie du roman en 1952. Un père veuf vend sa fille, Pari, à un couple riche, Mr et Me Wahdati, pour qui son frère travaille. La famille de Pari vit dans des conditions misérables. C’est un véritable arrachement pour chacun, surtout pour son frère, Abdullah, avec lequel s’est tissée une osmose quasi mystique.

"Envolée.
Disparue.
Ne restait plus rien.
Pas même une explication.
Rien, sinon cet aveu de Parwana : Il fallait que ce soit elle. Je suis désolée, Abdullah. Il fallait que ce soit elle.
Un doigt coupé afin de sauver la main."

Au sein de ce couple qui n’en est pas un, la petite Pari grandit et fait la joie de sa mère Nila, une poétesse libre, qui fume, organise des réceptions et suscite l’admiration de Nabi. Suite à l’attaque cardiaque de son époux qui devient invalide, elle part vivre avec sa fille à Paris.

Les deux hommes, l’un au service de l’autre, vivent 21 ans dans la maison, Nabi le majordome découvre l’amour secret que son patron lui porte et le sert jusqu’à sa mort.

C’est dans une deuxième partie, au fil des mots d’une lettre écrite au résident actuel de la maison, un médecin humanitaire nommé Mr Markos, que l’on comprend comment Nabi a offert Pari à Nila, faute de pouvoir lui déclarer son amour.

Les parties suivantes racontent le retour au pays des voisins, puis des frères de Pari. Un retour inégal puisque certains ont acquis la nationalité américaine et reviennent en riches conquérants pour réclamer la propriété familiale, tandis que certains sont, chez eux, des exilés sans terre, puisque la terre de leurs aïeux leur a été confisquée par des moudjahidines.

A Paris, Pari ressent le besoin de revenir sur la terre de ses racines, un manque au fond d’elle se creuse. Elle découvre peu à peu qu’elle a été adoptée grâce à une lettre que Nabi lui a écrite avant de mourir. Et là, tout s’enchaîne, les souvenirs reviennent (extrait p 290-291), une petite chanson ressurgit dans sa mémoire lointaine. Les retrouvailles avec sa nièce Pari, puis son frère Nabi qui a perdu la mémoire ou presque, lui permettent, comme le couplet manquant à la ritournelle de son enfance, de recoller un à un les fragments de sa vie.

"Il y a toujours eu une grande absence dans sa vie. Quelque part, elle l'a toujours su.
-Un frère, dit-elle sans s'en rendre compte - et sans se rendre compte qu'elle pleure."

La structure de ce livre et la chronologie, bien que complexes, révèle l’enchevêtrement des situations familiales, cœur du drame, où de nombreux personnages se placent, chacun ayant un lien avec l’autre. C’est sur fond de guerre, beaucoup de valeurs qui sont mises en avant : le sentiment fraternel, le retour aux racines, le respect et l’amour par rapport au handicap humain, la pudeur, la sensibilité, qui nous amènent à la vérité des choses.

L’écriture sensible et profonde de l’écrivain permet de surmonter les quelques difficultés liées à la multitude des personnages, la ressemblance des prénoms et les mouvements temporels.

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